« Liberté d’action, indépendance d’esprit » : ce sont les bonheurs d’Éric Jemin, patron (ici avec l’une de ses collaboratrices). Mais diriger une PME, c’est aussi « devoir être toujours au top ». | Franck Dubray
Éric Jemin, 46 ans, marié et père de trois enfants, a créé, en 2003, avec un associé, un bureau d’étude à Avrillé dans le Maine-et-Loire. Dix-neuf salariés aujourd’hui. Entreprise plutôt en bonne santé.Patron ? « C’est d’abord beaucoup d’investissement en temps. Pour l’entreprise elle-même (8 h-19 h 30 tous les jours), mais aussi, pour les réseaux, quatre soirs par semaine. Très très importants, les réseaux. » Pour connaître du monde et se faire connaître. S’entraider, aussi.« Patron, vous portez les autres »L’autre contrainte, « c’est le stress. On n’est pas 24 heures sur 24 à l’entreprise, mais, dans notre tête, si ! Et la famille, ça, elle vous le fait remarquer ! Le cerveau en éveil. Y compris la nuit, quand on se réveille à 2 h du matin, pour se demander comment on va régler tel problème. »Éric Jemin n’a jamais été confronté à une situation de licenciement. Il n’empêche : la« souffrance » du dirigeant de PME, il estime y être confronté : « C’est de devoir être toujours au top. Patron, vous portez les autres, vous portez l’entreprise tout entière et tout ce qu’il y a dedans. »Quand même, oui, il y a de la griserie à être chef d’entreprise, à endosser cette« responsabilité » : « Oui, c’est épanouissant. À la fois, je me sens responsable à l’égard de mes dix-huit collaborateurs, mais aussi des dix-huit familles qu’il y a derrière. On ne le perd jamais de vue. »Mais chef d’entreprise, pour lui, « c’est d’abord du plaisir ». Celui, essentiel, de la liberté :« Liberté d’action, indépendance d’esprit. » Et celui de « ne pas avoir les contraintes d’un commandement. Être libre de faire ce que l’on veut ».